Jeux, set et match André !  Seydina a dû  exulter  en entendant ces mots magiques. Haut de ses 20 ans (il est né le même jour qu’un certain….Roger Federer), il remporté hier dimanche son premier titre «Futures» sur le circuit ITF. En 3 sets, (3-6) (6-2) et (7-6), il a battu le slovaque Lukas Pokorny, 630^e au classement ATP, soit un joueur classé plus de 300 places devant lui. Une magnifique performance qui va lui permettre d’engranger 15 points au niveau du classement en plus des 17 qui sont déjà dans son escarcelle. 

Une victoire amplement méritée pour ce gros bosseur qui s’est exilé en France il y a 3 ans pour profiter de meilleures conditions d’entraînement et de compétition. Un choix difficile synonyme de gros sacrifices.

  Seydina, aujourd’hui 899^e, va nettement progresser au classement mondial ATP pour atteindre environ la 75^e place. «Un premier titre qui en appelle plein d’autres, inch allah», réagissait son père Jean-Christophe André quelques minutes après le dénouement de la finale. Seydina a déjà fait bien mieux. En Afrique du Sud, où le Sénégal disputait la Coupe Davis du groupe IV zone Afrique, Seydina s’était défait du 363^e joueur mondial. 

Un succès qui fait aussi briller les yeux des plus jeunes. Ce matin à l’Olympique Club, Zoheir Fardoun avait la banane jusqu’aux oreilles en échangeant quelques mots par smartphones avec son aîné de 3 ans. Sûrement déjà un modèle pour lui qui a également choisi de quitter son pays pour tenter sa chance dans ce sport exigeant, tout comme aussi Carla Grignac (16 ans) récente vainqueur du tournoi ITF junior de Dakar en février dernier. 

Seydina amène une émulation positive bienvenue dans le tennis sénégalais. Ses aînés se sont certes illustrés en championnat d’Afrique et ont côtoyé les plus grands en Coupe Davis. Mais si on exclut le sacre de Yaya Doumbia à Lyon en 1988 sur le circuit ATP, aucun joueur sénégalais n’a fait mieux jusqu’ici.