Thiaroye 44 : Il ne faut pas que la commémoration vire en festivités folkloriques

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: 164 vues    Publié le : 30/11/2024 à 18:06:39
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La mémoire est comme torche qui éclaire le présent et le futur. Nous avons également un devoir de mémoire envers nos ancêtres. Sous ce rapport, la commémoration de cette grande injustice se justifie largement. Mais ça ne devrait pas sortir de ce cadre : rendre justice à des martyrs et exiger de la France qu'elle reconnaisse ce crime et se décide enfin à indemniser et à réhabiliter les victimes. Au-delà, cette commémoration risque de se travestir en cannibalisme historique et intellectuel. L'histoire doit tout à la politique et celle-ci beaucoup à celle-là. Mais entre l'histoire comme événement et la politique, il y a l'histoire comme science. Il ne faut pas que la science historique concède volontiers à être instrumentalisée par la politique.

Il faut laisser aux historiens le soin de faire le travail et les politiciens la tâche d'utiliser la diplomatie et le droit international pour imposer la vérité historique. Mais c'est quoi la vérité historique ? Voilà la question !
Nous citoyens sénégalais, maliens, etc. avons le droit et le devoir de réclamer justice, mais nous devons veiller à ce que ce combat ne soit pas vampirisé par les politiciens. Il faut donc revoir la façon de commémorer cette tragédie sans insulter la mémoire d'autres victimes. Il ne faut pas non plus céder à ce piège consistant à ruminer une colère anticapante contre la France. Fêter ce crime pourrait être perçu comme un service finalement rendu à la France, car l'histoire des tirailleurs est complexe et douloureuse. Ce folklore ne rend pas forcément service à notre mémoire ni même à notre présent et à notre avenir.

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